Nous avons généralement un point de vue: le notre. Mais quelques variations existent autour de cette question.
Lorsque nous gardons un œil fermé, ou que nous regardons par un trou de serrure, nous ne disposons bien sur que d’un point de vue. C’est l’expérience proposée dans les boites à point de vue. Dans ce cas particulier, notre œil nous offre une vision du monde en deux dimensions. Et nous devons utiliser des interprétations et inférences pour extraire la troisième dimension de cette image: les ombres, les textures, les perspectives et parallaxes, les tailles d’objets connus, les objets qui en cachent d’autres ou la netteté sont autant d’indices permettant de percevoir de la profondeur. Ce sont les indices utilisés par les peintres, qui nous démontrent combien notre système perceptif est capable de construire la troisième dimension à partir d’une image plate.
Le fait de disposer de deux yeux nous permet de disposer de deux vues sur le monde, mais cela ne nous est utile que dans notre espace proche, car ce que nous regardons au loin nous apporte deux images identiques sur les deux yeux. Ces deux images sont faiblement différentes et ces différences nous sont très utiles pour décoder la troisième dimension. C’est ainsi que nous savons construire des images légèrement différentes pour imiter l’écartement des yeux, ou bien même filmer avec deux caméras, afin de restituer une vision 3D efficace.
Au delà de la question de regarder avec un ou deux yeux, ce qui ne fait plus de déifférence dès que l’on regarde une scène visuelle distance de quelques mètres, nous disposons le plus souvent d’un seul point de vue: le notre. Celà ne constitue ni un inconvénient ni un avantage, mais il est important de prendre la mesure de cette réalité: nous voyons le monde à travers notre regard particulier, qui dépend de notre position, de notre taille, mais également de notre histoire récente et ancienne, c’est à dire de ce que nous avons appris à voir et de qui nous sommes à l’instant particulier de notre présence au monde.