La vision

Descartes et le système optique du globe oculaire

On a longtemps comparé le système visuel à un écran sur lequel se projetait le monde, comme cela avait été découvert par les lois de l’optique appliquées au globe oculaire. Cette conception simpliste contribue à donner l’impression que la perception est passive…

Mais notre système visuel est beaucoup plus complexe et il fait intervenir de nombreuses aires cérébrales qui morcellent le traitement des informations visuelles et de nombreux processus actifs qui cherchent à interpréter les signaux reçus. Cela signifie que les informations circulent autant de la cognition vers les entrées sensorielles que de l’œil vers les aires cognitives. C’est ainsi que le contexte et nos attentes jouent des rôles fondamentaux car ils fournissent des indices qui guident les choix réalisés par notre perception et conditionnent donc le produit final de cette élaboration.



En haut: projections du corps géniculé latéral vers le cortex visuel primaire (V1). Les aires visuelles secondaires (V2, V3, V3a, V4v, V6, V7, V8) sont représentées sur la partie externe et interne de l’hémisphère cérébral.
En bas: représentation des projections sur le cortex visuel primaire (gauche) autour de la scissure calcarine, respectant la rétinotopie des projections sur la rétine (droite). Noter la magnification fovéale.

tiré de: Bases neuro-anatomiques et fonctionnelles des voies visuelles centrales : du chiasma
aux cortex visuels. C. Tilikete, M.-C. Gaumond, Y. Rossetti (Neuro-ophtalmologie, chapitre 5), Elsevier Masson S.A.S, p. 64-72–II)

Notre équipe de recherche explore les fonctions de ces différentes aires du cortex visuel et les relations qu’elles entretiennent entre elles. Une voie d’abord privilégiée dans ce travail est l’étude des déficits présentés par des patients qui présentent des lésions cérébrales focales. Ces travaux permettent de développer des examens poussés des fonctions visuelles utiles pour préciser le diagnostic et de proposer des méthodes de rééducation appropriées.