Voir et perceVoir : comment approcher la réalité ?

Nos deux rétines reçoivent un flux d’information continu. Notre système nerveux consacre une grande partie de son activité à interpréter ces signaux. Certains ne sont pas fidèles à la réalité pour des raisons physiques (les mirages, les arcs en ciels), mais d’autres sont interprétés de façon erronés par notre système perceptif.

Dans sa quête de réalité notre perception doit souvent sur-interpréter les informations reçues. Par exemple, une photo de chaise devrait nous apparaître comme un objet en deux dimensions mais nous la percevons automatiquement en 3 dimensions. Ou bien des rails de chemin de fer nous apparaissent parallèles alors que la photo les montre convergent vers le point de fuite. Nous sommes aussi habitués à percevoir de façon réaliste des dessins, tableaux de peinture, qui ne sont pourtant pas des images conformes à la réalité…

Qu’est-ce qui fait la différence entre ces deux chaises ?

L’une est facilement considérée comme une image, soit comme une représentation produite par un peintre singulier sur laquelle nous ne pouvons pas nous asseoir… Alors que l’autre apparaît directement comme une chaise réelle, soit comme l’image que nous pourrions recevoir d’une chaise réelle. Il s’agit pourtant de deux chaises en deux dimensions qui sont toutes deux des représentations de chaise. Notre système perceptif est tellement accoutumé à rencontrer et à devoir reconnaître des chaises dans notre environnement familier que l’image de la chaise et la chaise réelle se confondent.

Pourquoi ne voit-on pas double alors que nous avons deux yeux ?

En réalité, nous percevons en général deux images de chaque chaise sur laquelle nous portons notre regard. L’une image est projetée sur la rétine gauche et l’autre sur la rétine droite. et si cette chaise est présente devant nous, ces deux images diffèrent. C’est justement cette différence qui nous apportent de précieux renseignements sur la structure tridimensionnelle de la chaise ! Lorsque nous voyons une photo ou lorsque nous ne la voyons que d’un œil, nous perdons ces indices de la troisième dimension.